2018 : Rendement des fonds en euros
Dans un contexte de taux bas, pilotage des politiques monétaire oblige, les taux de rendement des fonds en euros annoncés pour 2018 sont conformes aux attentes, autour de 1,65% net en moyenne.
Malgré une inflation à 1,80% en 2018 (la sécurité et la liquidité n’ont pas de prix !), l’assurance-vie et sa particularité française le fonds en euros, reste le placement préféré des français : sur les 1 600 milliards d’euros placés sur ce type de contrats, 1 300 milliards le sont sur des fonds en euros (soit l’équivalent de la moitié de la dette française).
Derrière la moyenne affichée de 1,65% se cachent pourtant de grandes disparités, les rendements sont compris entre 0 et 3,20%, selon les compagnies, cette année. Alors comment l’expliquer ? Pas de secret ou de complot Illuminati, cela tient essentiellement à la composition de ces supports.
Rappelons au préalable que l’assureur vous garantit à tout moment le capital versé (parfois diminué des frais de gestion), ses marges de manœuvre pour offrir à la fois sécurité et rendement sont donc très réduites.
Les fonds en euros « classiques » :
Ils sont composés essentiellement d’obligations ; principalement émises par l’Etat Français. Rappelons que les taux français à 10 ans s’élevaient à 18% dans les années 80, à 10% dans les années 90, à 5% dans les années 2000, et qu’une obligation française achetée à 10 ans en 2018 rapportait 0,55%. Et c’est donc majoritairement à ce taux que sont rémunérées les liquidités arrivant aujourd’hui sur le fonds en euros. Plus marginalement, ces fonds en euros détiennent des obligations d’entreprises, des actions ou encore de l’immobilier. Les fonds en euros anciens, comme celui de l’AFER par exemple, permettent d’afficher des rendements plus attractifs (2,25% en 2018) grâce à la mise en réserve d’une partie des bénéfices réalisés par le passé et qui sont aujourd’hui redistribués aux assurés. Pour les fonds en euros plus récents, vous l’aurez compris, c’est plus difficile.
Les fonds en euros dit « à coussin » ou « flexibles » :
Ces fonds en euros offrent les mêmes garanties qu’un fonds en euros classique : liquidité à tout moment, garantie en capital, et effet cliquet. Ils sont composés pour 70% ou 80% de fonds en euros classique, et pour le solde d’une poche plus dynamique composée de fonds actions ou flexibles. La promesse de ces fonds ? Offrir un demi-point ou un point de plus qu’un fonds en euros classique sur un horizon de placement à 3 ans. Le principal inconvénient de ces fonds, c’est que lorsque l’année est compliquée sur les marchés financiers, avec une volatilité importante comme en 2018, la performance du fonds peut être nulle ; ça a été le cas pour les fonds en euros TARGET d’ORADEA, ou encore EUROSELECTION de SPIRICA. Notons que le fonds dynamique « ELIXENCE » de GENERALI s’en sort plutôt bien avec un rendement affiché de 1,45% en 2018.
Les fonds en euros « immobilier » :
Certains fonds en euros sont composés très majoritairement d’immobilier, c’est le cas des fonds EURO ALLOCATION LONG TERME de SPIRICA (2,90% en 2018), NETISSIMA (2,25% en 2018) ou encore le premier de la catégorie SECURITE PIERRE EURO (3,20% en 2018). La composition immobilière permet donc d’améliorer le rendement sans abandonner la liquidité (et en plus ces fonds sont pour le moment exclus de l’IFI). Par contre, ils ne sont généralement accessibles que pour une partie seulement des sommes investies.
Enfin, il faudrait parler des fonds EURO CROISSANCE, mais vu leur succès (il faut renoncer à la liquidité pendant xxx années), on évitera…
Alors que faire ? Le fonds en euros, malgré un rendement qui baisse d’année en année, garde toute sa place dans vos allocations d’actifs car soyons clair, il n’a pas d’alternative.
Le tout est d’en avoir le bon dosage, et de le privilégier pour vos objectifs court-moyen terme. Cette solution ne vaut que par la liquidité et la sécurité, ce qui est loin d’être anodin, mais cela ne peut pas être, sauf cas particulier, le seul objectif d’une allocation patrimoniale globale.
Vous l’aurez compris, la recherche de rendement impose de se priver de sécurité, voire de liquidité et de s’orienter vers d’autres types de supports, immobilier pour les plus frileux, actions pour les plus téméraires. Et là encore, il s’agit d’avoir le bon dosage.